La Bouturette

Comme promis, quelques indications sur la "bouturette" en ultraponie que j'ai réalisée.

En fait, elle est très simple. J'ai utilisé un bac de 30 litres (qui contenait des moules ! Bin oui, c'est le nord aussi...) Au fond du bac, 5 cm d'eau de pluie filtrée, à laquelle j'ai ajouté un peu d'engrais liquide, et une pompe ultrasonique avec un petit capuchon pour empêcher les projections d'eau (pompe à membrane unique et sans flotteur) branchée sur un minuteur journalier mécanique des plus simples, qui enclenche le courant pendant un quart d'heure toutes les demi-heures (1/4 d'heure de fonctionnement - 1/4 d'heure d'arrêt) pour éviter la surchauffe. Posé sur le bac, un grillage en acier inoxydable à maille 50*50 (parce que j'avais une chute. Un grillage soudé plastifié ferait certainement l'affaire). Et sur le grillage, un film polyane noir épais, collé avec du gaffa, avec des entailles en croix, réalisées avec un ciseau de menuisier, au plein milieu des mailles. Pour couvrir le tout, un couvercle en plexiglass de 4 mm, réalisé sur mesures, collé au pistolet avec colle à chaud. C'est, avec la pompe, la seule chose que j'ai achetée.

J'ai également réalisé des petits carrés de polyane de 50*50 avec une entaille unique, que je glisse sur la tige que je veux bouturer. Puis je glisse la tige dans l'entaille en croix. Le but étant d'immobiliser la tige à bonne hauteur (si ça ne tient pas, une pince à linge permet d'immobiliser la tige en place). Et je laisse faire Sur les photos, la bouturette est presque vide. Il n'y reste que la tige cassée de clématite, que je laisse pour voir jusque quand elle vivra, sans racine, le bas de la tige dans la brume et le haut dans de l'air saturé (ça fait 10 semaines, maintenant). Il reste aussi trois Hoya et un kalanchoe, qui ont développé de belles racines, et dont je n'ai pas eu le temps de rempoter en raison de mes occupations professionnelles. Il y a 66 emplacements disponibles, et je suis allé jusqu'à 40 boutures en même temps. Toutes les réalisations que j'avais vu étaient beaucoup plus complexes, avec des boîtes à vapeur séparées, des tubes pour maintenir les boutures en place, des système à niveau d'eau constant, etc. Celle- là est simple et efficace. Il suffit de rajouter de l'eau de temps en temps. Lorsque l'enracinement est satisfaisant, ce qui est très rapide en général, je sors délicatement la tige en écartant les bords du trou du polyane pour ne pas casser les racines très fragiles, puis je découpe le petit carré de polyane pour la libérer. Je la plante dans un substrat dont j'ai parlé dans un autre fil (compost tamisé, sable, tourbe et képhir) et je la laisse dans la partie supérieure de la bouturette, en milieu saturé. Au bout de quelques jours, je la sors et je la surveille journellement, pour vérifier qu'il n'y a pas flétrissement des feuilles. Si c'est le cas, retour dans la bouturette, ou pulvérisations fréquentes. Au début, je ne pratiquais pas cette "acclimatation" progressive, et j'ai eu quelques pertes. Ensuite, endurcissement en pleine terre dans un coin ombragé, ou mise en pot pour les plantes d'intérieur. Ce qui change, par rapport aux méthodes habituelles, c'est qu'on voit les racines, et que cet enracinement est beaucoup plus rapide.

Cordialement Michel

 

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